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DSC02764 Situé à une trentaine de kilomètre de la ville de Koudougou, ZAMO est une commune qui grouille d’importants sites d’orpaillage. Dans cette commune se trouve une forêt classée dans le village de Kalio. Ladite forêt est traversée par le fleuve Mouhoun. Malheureusement, de nombreuses pratiques liées à l’orpaillage menacent gravement le fleuve.  C’est ainsi que l’Agence de l’Eau du Mouhoun (AEM) a invité les gouverneurs des régions de la Boucle du Mouhoun et du Centre Ouest et l’ONEA a effectué une visite terrain le 3 mars 2021 afin de constater les dégâts et de trouver des solutions pour sauver le fleuve Mouhoun.

 

Ils sont plus d’un millier d’orpailleurs à être installés dans la forêt à la recherche de l’or. De part et d’autre de la forêt, il y a de la boue, des pirogues, des manivelles, des raccordements, des sacs de sables, des broyeuses, des tricycles… nous sommes bien dans un site d’orpaillage. La forêt classée a laissé place à un ‘’village d’orpailleurs’’ qui présente de nombreux trous, des marchés, des bâches… A voir les tentes, on se croiraient sur un site de déplacés internes et non pas dans une forêt classée : le fleuve Mouhoun est menacé. En effet, depuis quelques années, plusieurs sites d’orpaillage ont pris forme dans la forêt classée de Kalio, située dans la commune de ZAMO. En plus de l’occupation et de l’exploitation de la forêt classée, les orpailleurs prélèvent l’eau du fleuve Mouhoun pour le traitement et l’extraction de l’or. Les sédiments et les eaux issues du traitement sont rejetés directement dans le fleuve.

C’est la désolation tout au long du fleuve Mouhoun ! les orpailleurs ont installé leur matériel. L’eau est acheminée par des tuyaux, du fleuve au lieu de lavage du minerai qui contient le métal précieux et les résidus sont reversés dans le fleuve occasionnant un changement de la couleur de l’eau. Cette situation a d’énormes conséquences dommageables pour la santé des populations par les risques élevés de pollution. De même, les résidus rejetés dans le fleuve contribuent à son ensablement. Or, le Mouhoun constitue pratiquement le seul fleuve pérenne du Burkina Faso. Il constitue une source de revenue pour la population et une source d’approvisionnement en eau potable pour le Burkina Faso.

Trouver rapidement une solution

Selon des analyses de prélèvement de l’eau, il   ressort que des métaux lourds tels que le fer pouvant être associé à l’or, ont confirmé le caractère polluant des rejets des eaux usées issues du lavage des minerais à proximité du cours d’eau.  Les autorités, scandalisés par la situation ont prévu mettre tout en œuvre pour trouver rapidement des solutions afin de sauver le fleuve et les populations.  SAWADOGO Mahamadou, président de l’Association Nationale des Artisans Miniers du Burkina (ANAMB), promet travailler en collaboration avec le gouvernement : « nous allons travailler à encadrer les orpailleurs », déclare-t-il. Cependant, il demande aux autorités de jouer aussi leurs rôles car selon lui, les autorités n’auraient pas dû laisser les orpailleurs s’installer. Heureusement, le salut viendrait avec l’Agence de l’Eau du Mouhoun qui s’est saisi de l’affaire et qui travaille d’arrache-pied pour faire partir les orpailleurs, dégager les mottes de terre et restaurer la forêt.   

Amandine Farida BENAO (stagiaire)